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Pour le procès pour corruption de Netanyahu, le tribunal entend plus de 300 témoins


Tout comme le bourbier politique d’Israël, qui est en grande partie un sous-produit des problèmes juridiques de Benjamin Netanyahu, le procès pour corruption de l’ancien Premier ministre – et principal candidat aux élections de mardi – n’a pas de fin claire en vue.

L’électorat israélien reste divisé entre les partisans de M. Netanyahu, qui estiment qu’il a été piégé par un État profond libéral, et son large éventail d’opposants, qui le considèrent inapte à reprendre le poste dont il a été évincé il y a 16 mois.

M. Netanyahu nie tout acte répréhensible et affirme que les affaires contre lui s’effondrent devant les tribunaux.

Le procès lui-même a progressé, largement oublié, et a été à peine présenté dans la campagne électorale cette fois-ci, reflétant peut-être la fatigue des électeurs qui retournent aux urnes pour la cinquième fois en moins de quatre ans.

Alors que le tribunal de district de Jérusalem dresse une liste de plus de 300 témoins, les procédures judiciaires font rarement la une des journaux de nos jours. L’intérêt du public s’est estompé au fur et à mesure que la saga juridique s’est jouée.

M. Netanyahu a été inculpé il y a trois ans, après plus de deux ans d’enquêtes policières, dans trois affaires distinctes mais interconnectées. Ils impliquent des accusations selon lesquelles il aurait donné ou offert des faveurs officielles lucratives à plusieurs magnats des médias en échange d’une couverture médiatique favorable pour lui et sa famille, ou de cadeaux d’une valeur de centaines de milliers de dollars.

La loi actuelle exige qu’un ministre ordinaire du gouvernement démissionne lorsqu’il est mis en accusation, mais permet à un Premier ministre de rester en fonction jusqu’à un verdict final du tribunal, après épuisement des appels – un processus qui, au rythme actuel des procédures judiciaires, pourrait prendre des années.

Le tribunal entend les trois affaires en parallèle, au lieu de les examiner l’une après l’autre, ce qui ralentit la perspective d’un verdict dans l’une d’entre elles.

Environ 20 témoins ont témoigné jusqu’à présent. Le premier témoin à se présenter à la barre, en avril 2021, était Ilan Yeshua, l’ancien directeur général de Walla, le site d’information en hébreu appartenant à un magnat des communications au centre de l’accusation de corruption contre M. Netanyahu. Le témoignage de M. Yeshoua a duré des mois.

Deux anciens proches confidents de M. Netanyahu qui sont devenus témoins de l’État ont également témoigné.

Le témoignage le plus récent est venu du chauffeur du producteur hollywoodien Arnon Milchan et d’un milliardaire australien, James Packer, qui ont envoyé des centaines de milliers de dollars de cadeaux à la résidence du Premier ministre à Jérusalem et parfois à la maison privée de la famille Netanyahu dans la ville balnéaire de Césarée, principalement sous la forme d’un approvisionnement régulier de cigares de luxe et de caisses de champagne.

En retour, M. Netanyahu est accusé d’avoir pris des mesures en faveur de M. Milchan sur une demande de visa, une exonération fiscale et une fusion d’entreprises.

Bezalel Smotrich, le chef du parti d’extrême droite sioniste religieux dans le bloc de M. Netanyahu, a déjà annoncé une refonte radicale du système judiciaire qui inclurait l’annulation des infractions de fraude et d’abus de confiance du code pénal.

M. Netanyahu insiste sur le fait qu’un tel changement ne s’appliquerait pas à lui rétroactivement. Mais pour l’exclure d’un tel amendement juridique, il faudrait en faire une exception en vertu de la loi.